Nous sommes de plus en plus nombreux à chercher du sens, que ce soit dans nos métiers ou nos vies de manière générale. Écrire est l’une des raisons de mon existence, et je pense que raconter des histoires aux gens est une façon d’agir positivement dans ce monde. Offrir aux lecteurs la possibilité de s’évader, de vivre des aventures par procuration, développer leur imaginaire, faire passer des messages que j’estime importants. Tout ça m’épanouit et me fait me sentir utile.
Oui, mais.
Il est important de ne pas mettre la littérature sur un sacro-saint piédestal. Publier des livres, encore plus sur Amazon, implique également d’avoir un impact négatif sur ce monde. Tout ce papier, toute cette encre, toutes ces livraisons ; être autoédité aujourd’hui sur Amazon, c’est enrichir une multinationale qui appauvrit nos ressources naturelles, que ce soit par ses émissions de CO2 que par ses conditions de travail affreuses.
Alors, comment faire ? Comment continuer d’écrire et de publier nos romans, tout en prenant ce sujet environnemental frontalement, sans se mentir, nier ou faire l’autruche ? Car on peut tout à fait être autoédité sur Amazon et agir pour réduire son impact.
Voici quelques actions concrètes :
1/ Utiliser la police ECOFONT
Ecofont est une police de caractères qui permet d’économiser entre 20 et 50% d’encre. Elle a été développée par une agence de communication, Spranq, et fonctionne selon un système de perforation. Chaque lettre est tachetée de petits trous qui permettent cette économie de papier. Les trous, à partir de la taille de police 10, sont invisibles et ne gênent en rien la lecture.
On peut tout à fait imaginer la solution suivante : pour vos ebooks, vous pouvez continuer d’utiliser votre typographie préférée, et pour votre format broché (c’est-à-dire imprimé), plutôt utiliser Ecofont.
Ecofont coûte 10 € par an et est disponible sur le site www.ecofont.com
2/ Préférer l’impression à la demande
Diaboliser Amazon serait contreproductif. La vérité est que leur système d’impression à la demande est, par nature, responsable. Cela limite la production de livres et évite d’avoir des stocks inutiles.
Bien sûr, rappelons qu’à l’heure actuelle, les impressions d’Amazon se font en Pologne, sans aucune certification de papier ou encre écoresponsable. Ils ont donc une grosse marge de progression.
À ce titre, je me permettrai une petite parenthèse : Amazon n’est pas la seule solution d’auto-édition. Elle a beaucoup d’avantages, mais vous pouvez vous tourner vers d’autres prestataires, comme The Book Edition qui, eux, impriment sur du papier certifié PEFC. Parenthèse fermée, car le but de cet article reste les auteurs autoédités chez Amazon.
3/ Éditer uniquement en ebook
En vous focalisant sur le format ebook, vous économisez du papier, de l’encre, de l’essence et de l’énergie. C’est l’une des actions les plus concrètes à appliquer pour réduire son impact sur l’environnement. Alors oui, le format ebook n’est pas neutre. La production de liseuses nécessite un coût en énergie et en ressources très important. Mais l’équation est simple : si vous passez d’une édition ebook + broché, à une édition ebook, vous réduisez votre impact.
On pourrait avancer l’argument qu’aujourd’hui, sur Amazon, les ventes ebook représentent + de 90% contre le format broché. C’est exact. Mais chaque petite action compte, et si tout le monde réduisait son empreinte de 10%, l’impact en serait énorme.
Il est bon de savoir qu’en tant que lecteur, le format ebook n’est pas le plus écologique. Pour justifier la production d’une liseuse, il faudrait que celle-ci remplace au moins 9 livres lus par an, et ce pendant 3 ou 4 ans. Je tenais à faire cette petite parenthèse, mais en tant que lecteur occasionnel, essayez de privilégier plutôt les livres de seconde main.
Parenthèse dans la parenthèse : “Oui, mais Pierre, si on achète tous nos livres d’occasion, on ne soutient plus les auteurs”. Tu as tout à fait raison, commentaire-imaginaire-qui-n’est-là-que-pour-relancer-cet-article, et c’est là que l’on voit combien le sujet de l’environnement est complexe. Mais revenons au sujet principal, si tu le veux bien.
4/ Travaillez votre mise en page
On n’y pense pas forcément, mais votre mise en page a un impact sur la quantité d’encre et de papier nécessaire à sa fabrication. Pour se faire, privilégiez un espacement entre les lignes réduit, des marges pas trop grandes sur les côtés ainsi qu’une mise en forme resserrée.
Par exemple, évitez de sauter des pages à la fin de chaque chapitre. Sautez quelques lignes, puis ouvrez votre chapitre suivant comme l’exemple ci-dessous :
Évitez au maximum les photos et les textes en couleur.
Pensez également à une taille de police pas trop grosse, afin de gagner de l’espace et ainsi économiser de l’encre.
Conclusion
Nous l’avons vu, ce n’est pas parce qu’on s’autoédite chez Amazon que l’on doit avoir une position défaitiste du style : “De toute manière, j’ai pactisé avec le diable, je ne peux rien faire”. Il existe de nombreuses façons de trouver son équilibre entre développer son activité d’auteur indépendant tout en essayant de réduire son impact environnemental.
Car oui, les personnes les plus éloignées du milieu de l’auto-édition pourraient me dire : si tu veux réduire ton impact, quitte Amazon, imprime tes livres sur papier certifié, à la demande, et là, tu agiras vraiment.
Ce n’est malheureusement pas si simple. Aujourd’hui, ne pas être visible sur Amazon, pour les petits auteurs comme moi, c’est se tirer une balle dans le pied. Pour autant, je voulais partager avec vous toutes ces petites astuces pour que nous puissions tous ensemble agir sur l’environnement, sans pour autant abandonner notre rêve : vivre de nos écrits.